Elina Garanca a connu cette année une double actualité discographique avec la sortie simultanée d'une intégrale (I Capuleti e i Montecchi) et d'un nouveau récital "Bel Canto".
À l'écoute de ce dernier, la déception est grande.
Le programme est fort bien construit et Garanca fait preuve d'une belle maitrise technique.
Le timbre est toujours aussi fascinant et l'instrument intègre. Qualités qui sont finalement bien rares aujourd'hui !
Stylistiquement, Garanca est très appliquée (même si les extrapolations sont rares et timides) aidée en cela par Roberto Abbado à la tête du Filarmonica del Teatro Comunale di Bologna.
Toutefois l'interprète, à l'exception de la sublime Romance d'Adelson e Salvini* (seul morceau véritablement convaincant) demeure en dedans, extérieure, comme anémiée.
Un manque d'élan (Ballata de Maffio Orsini / Lucrezia Borgia), d'engagement (scène d'Elisabetta / Maria Stuarda), de générosité (Romeo) qui étonne et surprend.
On peut raisonnablement douter à l'écoute de cet enregistrement de l'adéquation de la jeune mezzo lettone à ce répertoire belcantiste.
Il est d'autre part évident qu'elle ne possède en rien les moyens d'un Tancredi ou d'un Calbo.
Elina Garanca est une jeune chanteuse déjà confirmée qui semble résister à la médiatisation et qui affiche des qualités de sérieux et de sagesse dans un univers de plus en plus superficiel et hystérique.
Des qualités qui font ici figure de défauts.
* version "originale" du "Oh! quante volte" de I Capuleti e i Montecchi.
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