lundi 27 juillet 2009

Critique musical

















Antoine Doinel : Travaille bien ton violon, Alphonse.
Si tu travailles bien et si tu es doué, tu deviendras un grand musicien.

Alphonse (son fils) : Et si je travailles mal ?
Antoine : Si tu travailles mal et si tu fais plein de fausses notes, eh bien, tu seras critique musical.

François Truffaut - L'amour en fuite (1979)

vendredi 24 juillet 2009

Pensée XIII
















" Une lettre seulement sépare la vie du vide "
Tarquin Hall
Photo : Philippe Salziger

dimanche 19 juillet 2009

Bel Canto






















Elina Garanca a connu cette année une double actualité discographique avec la sortie simultanée d'une intégrale (I Capuleti e i Montecchi) et d'un nouveau récital "Bel Canto".
À l'écoute de ce dernier, la déception est grande.
Le programme est fort bien construit et Garanca fait preuve d'une belle maitrise technique.
Le timbre est toujours aussi fascinant et l'instrument intègre. Qualités qui sont finalement bien rares aujourd'hui !
Stylistiquement, Garanca est très appliquée (même si les extrapolations sont rares et timides) aidée en cela par Roberto Abbado à la tête du Filarmonica del Teatro Comunale di Bologna.
Toutefois l'interprète, à l'exception de la sublime Romance d'Adelson e Salvini* (seul morceau véritablement convaincant) demeure en dedans, extérieure, comme anémiée.
Un manque d'élan (Ballata de Maffio Orsini / Lucrezia Borgia), d'engagement (scène d'Elisabetta / Maria Stuarda), de générosité (Romeo) qui étonne et surprend.
On peut raisonnablement douter à l'écoute de cet enregistrement de l'adéquation de la jeune mezzo lettone à ce répertoire belcantiste.
Il est d'autre part évident qu'elle ne possède en rien les moyens d'un Tancredi ou d'un Calbo.
Elina Garanca est une jeune chanteuse déjà confirmée qui semble résister à la médiatisation et qui affiche des qualités de sérieux et de sagesse dans un univers de plus en plus superficiel et hystérique.
Des qualités qui font ici figure de défauts.
* version "originale" du "Oh! quante volte" de I Capuleti e i Montecchi.













Entretien (2006) - Jean-Philippe Thiellay (Forum Opéra)

vendredi 17 juillet 2009

Homo fugit velut umbra

















O come t'inganni
se pensi che gl'anni
non hann' da finire
bisogna morire.

È un sogno la vita
che par si gradita
è breve il gioire
bisogna morire.
Non val medicina
non giova la china
non si può guarire
bisogna morire.

Non vaglion sberate
minarie, bravate
che caglia l'ardire
bisogna morire.
Dottrina che giova
parola non trova
che plachi l'ardire
bisogna morire.

Non si trova modo
di scoglier 'sto nodo
non val il fuggire
bisogna morire.
Commune è il statuto
non vale l'astuto
'sto colpo schermire
bisogna morire.

La morte crudele
a tutti è infedele
ognuno svergogna
morire bisogna.
E' pur ò pazzia
o gran frenesia
par dirsi menzogna
morire bisogna.

Si more cantando
si more sonando
la cetra o zampogna
morire bisogna.
Si more danzando
bevendo, mangiando
con quella carogna
morire bisogna.

I giovani i putti
e gli uomini tutti
s'hann'a da incenerire
bisogna morire.
I sani, gl'infermi
i bravi, gl'inermi
tutt' hann'a finire
bisogna morire.

E quando che meno
ti penti nel seno
ti vien a finire
bisogna morire.
Se tu non vi pensi
hai persi li sensi
sei morto e puoi dire
bisogna morire.

Passacaglia della vita - Anonimo (1677)

mercredi 15 juillet 2009

Embouligue

Nom féminin fantaisiste, confusion entre le provençal embouléga (de emboula, mettre en boule) et le français embolie : «Il est mort d'une embouligue, peuchère !». S'emploie aussi au sens de : émotion, coup au coeur. C'est ainsi qu'on dira bien : «La pierre, elle m'a tombé juste devant moi, que ça m'a donné une de ces embouligues !». L'amalgame était d'autant plus tentant que les Marseillais disent volontiers : «Il m'a encore mis en boule», pour : il m'a énervé, il me tape sur le système (nerveux, évidemment).
Le mot provençal embourigo désignant plus précisément le nombril, on comprend donc facilement l'expression : rire à se faire péter l'embouligue, jusqu'à s'en faire éclater le nombril.
© Robert Bouvier

Emboucaner

Verbe francisé à partir de : emboucouna, infecter. S'emploie argotiquement pour puer : «Oh là là, qu'est-ce que ça emboucane, ici ! ».
Au figuré, correspond à flétrir la réputation : «Ce salaud m'a emboucané, si tu savais !»
© Robert Bouvier