samedi 20 décembre 2008

Jonas Kaufmann

Jonas Kaufmann n'est pas un spécialiste. Ce premier récital, qui ne laissera personne indifférent, le présente en ténor "assoluto" ce dont à l'évidence il a les moyens.
Dans le répertoire italien, Kaufmann est peu idiomatique, question de timbre (trop brun) pour "Che gelida manina", d'ampleur pour "Parmi veder le lagrime".
Il étonne dans "E lucevan le stelle" et "Io l'ho perduta" laisse imaginer quel Don Carlos il pourrait-être.
Dans le répertoire allemand, Kaufmann est en son jardin.
Dans les airs de Martha, du Freischütz et des Meistersinger, il est irréprochable, impressionnant d'autorité et de facilité, avec certaines voyelles qui ne sont pas sans rappeler le grand Jon Vickers.
Oublions un "Salut demeure chaste et pure" bien phrasé mais emprunté (avec un ut détimbré), et un des Grieux trop en muscle.
Comment résister à son Werther ou à son Don José ?
"Nature immense" constitue le sommet de ce récital tant Kaufmann s'y montre d'une noblesse d'accent, d'une puissance d'évocation proprement inouïe.
André Tubeuf dit de lui "qu'il réaffirme les valeurs".
À 38 ans, Jonas Kaufmann a pris le temps avec audace et sagesse de se construire.
Werther, Siegmund, Dick Johnson, Paolo de Francesca da Rimini, Lohengrin, Hoffmann devraient s'inscrire à son répertoire.
Loin des égarements de Roberto Alagna ou de produits discographiques (Rolando Villazon en tête), le ténor allemand est aujourd'hui avec Juan Diego Florez ce que la scène lyrique internationale peut offrir de meilleur.
Un ténor racé à la santé vocale éclatante, intelligent et toujours passionnant.
On l'aura compris ce premier récital est une véritable réussite.

Romantic Arias
Jonas Kaufmann
Prague Philharmonic Orchestra
Marco Armiliato
2008
1-CD Decca




On peut retrouver Jonas Kaufmann dans la Carmen de Bizet.
Antonio Pappano dirige, Francesca Zambello est à la mise en scène.
Aux côtés d'une ensorcelante Anna Caterina Antonacci, Kaufmann est tout simplement irrésistible.
Ildebrando d'Arcangelo est un somptueux Escamillo, Norah Amsellen vient compléter la distribution.
Cette production du Covent Garden s'impose déjà comme une version de référence.

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