vendredi 12 décembre 2008

Don Carlo (2)
















À Milan, les ouvertures de saison se suivent et se ressemblent.
Si l'orchestre et le choeur du Teatro alla Scala sont dans ce répertoire ce qui se fait de mieux aujourd'hui, Daniele Gatti offre une lecture sans relief, terne et incohérente.
Le remplacement de Giuseppe Filianoti aura fait couler beaucoup d'encre.
Outre un physique impossible, Stuart Neill à défaut d'être mauvais n'est que médiocrité.
Sauf méforme ponctuelle, il est difficile d'imaginer le ténor calabrais en deçà de ce que propose sa doublure initiale.
Giuseppe Filianoti a toujours été irrégulier. Si le timbre est solaire, la technique est sommaire et certains choix de répertoire (ce dernier ne fait pas exception) laisse perplexe.
Filianoti est néanmoins un chanteur très engagé et souvent passionnant.
Un extrait (amateur) de la soirée du 4 décembre permet de se faire une idée de sa performance d'un soir.
Fiorenza Cedolins est en proie avec un rôle dont elle n'a pas les moyens. La chanteuse est par ailleurs dans un état vocal précaire.
Ferrucio Furlanetto confond Verdi avec Mascagni.
Dalibor Jenis est un improbable Marchese di Posa et Anatolij Kotscherga vocifère son Grande Inquisitore dans un italien abominable.
Seule Dolora Zajick échappe au naufrage. Si la "Canzone del velo" est aujourd'hui problématique, son "O don fatale" est encore très digne.
Les seconds rôles (baromètre de la santé d'une maison) rivalisent en médiocrité.
La production de Stéphane Braunschweig sans imagination est insipide et datée.
Si l'État est en partie responsable des difficultés financières qui frappent le Teatro alla Scala, la crise artistique que traverse le Piermarini n'a qu'un seul responsable.
Triste soirée !

Don Carlo ou l'effondrement du chant verdien - Jean Cabourg (Forum Opéra)

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