dimanche 10 août 2008

L'immortel

Franz-Olivier Giesbert livre avec "L'immortel" un roman noir des plus efficace.
De Izzo à Contrucci, le genre est intimement lié à la mythique marseillaise.
Si le roman n'échappe pas à certains clichés, il ne fait aucun doute que Giesbert aime la cité phocéenne.
Dans un style âpre et violent, Giesbert convoque une galerie de personnages qui contribue au charme et au réalisme du livre.
Truands, flics, politiciens, avocats, petites frappes rien ne manque à ce polar qui évoque tout à la fois les films de Melville et "Les Sopranos".
Charly Garlaban, le Rascous ou le Pistachier ne sont pas sans rappeler certains parrains du milieu marseillais.
Giesbert a intégré les codes du genre, et s'y adonne avec jubilation pour le plus grand plaisir du lecteur.

Extraits
«Charly Garlaban habitait désormais un petit pavillon dans les quartiers Nord de Marseille ... Chargés d'antennes, de paraboles et de linge à sécher, les immeubles n'étaient plus que l'ombre d'eux-mêmes.
N'était la vie qui grouillait dedans, on aurait pu croire, à les regarder, que la fin du monde commençait là. Sauf qu'on était à Marseille où elle viendrait en dernier, parce que tout le monde, ici, partage la même philosophie, les gens de peu comme les autres : " On vit et puis, après, on voit."»

«À partir d'une certaine heure, la nuit, les paroles n'ont plus d'importance.
Ce sont juste des choses vagues qui meublent le silence. Des cadavres de mots. Des estrasses verbales.»

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